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Nicolas Arbor
Rencontre avec Nicolas Arbor, Enseignant-chercheur et co-fondateur de la startup Smartium.
Vous êtes membre du Club des Ambassadeurs d'Alsace. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?
« En tant qu’enseignant-chercheur, je réfléchis depuis plusieurs années aux différentes manières de valoriser tant au niveau sociétal qu’économique les résultats des travaux de recherche réalisés au sein de mon laboratoire. Cette réflexion a donné naissance à la startup SMARTIUM, dont je suis un des co-fondateurs. Pour se lancer dans la création d’une start-up, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies, il est indispensable aujourd’hui d’évoluer dans un cadre propice à la créativité et à la prise de risque. J’ai ainsi pu constater au travers de cette aventure à quel point l’Alsace offre un environnement privilégié́ pour la création d’entreprise, tant par son dynamisme économique que par sa position géographique au cœur de l’Europe. Être une jeune entreprise alsacienne en 2022 est une chance et une fierté auxquelles tous les membres de l’équipe SMARTIUM, qu’ils soient alsaciens d’origine ou d’adoption, sont très attachés. »
Pouvez-vous nous décrire votre activité ?
« Je suis maître de conférences à l’Université́ de Strasbourg (Faculté de Physique et Ingénierie) et à l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS / Université́ de Strasbourg). Mes travaux de recherche portent sur la radioprotection, c’est-à-dire la protection de l’Homme et de l’environnement contre les effets des rayonnements ionisants (radioactivité́ naturelle et artificielle, rayons X, …).
Je suis également un des co-fondateurs de la startup SMARTIUM, dirigée par M. Jérôme Thomann. SMARTIUM développe des solutions technologiques innovantes dans le but d’améliorer la sécurité́ de l’ensemble des personnes exposées aux rayonnements ionisants (patients, travailleurs, populations). Un des principaux objectifs de SMARTIUM consiste à rendre les systèmes de mesure plus intelligents afin de diminuer les contraintes liées à l’intervention humaine et de les rendre plus performants dans l’évaluation des risques associés à l’exposition aux rayonnements. »
Quel a été votre parcours ?
« J’ai grandi en Isère, en plein cœur du massif de Chartreuse. Toujours curieux de mieux comprendre l’Univers dans lequel nous évoluons, j’ai suivi un cursus 100% universitaire en Physique à l’Université de Grenoble jusqu’à l’obtention de mon doctorat en 2013. Recruté en 2014 à l’Université de Strasbourg, je partage depuis mon temps entre l’enseignement, la recherche et les nombreuses activités qui en découlent (médiation scientifique, valorisation, …). »
Comment s'exprime votre engagement en faveur de l'Alsace ?
« Je trouve que la création d’entreprise est une forme particulièrement intéressante de valorisation sociétale et économique de la recherche académique réalisée par les laboratoires et les Universités d’Alsace. Le point de départ de la création de SMARTIUM est en effet la volonté de valoriser les travaux de recherche réalisés à l’Université de Strasbourg, et plus particulièrement au sein du laboratoire IPHC auquel je suis rattaché. La création d’emplois en Alsace, et les opportunités professionnelles offertes aux étudiants que nous formons localement, constituent une autre source de motivation très importante pour moi. SMARTIUM souhaite également pouvoir contribuer directement à la formation des jeunes alsaciens au travers entre autre de l’accueil d’étudiants en stage ou en apprentissage. L’établissement de relations privilégiées entre le milieu académique et le milieu industriel est ainsi un élément fondamental de mon engagement, SMARTIUM formant un trio "Recherche-Formation-Entreprise" qui me tient particulièrement à cœur.
Au travers de SMARTIUM, j’espère également pouvoir contribuer au positionnement d’une Alsace à la pointe de l’innovation, en s’appuyant sur l’excellence de la recherche académique et de l’enseignement supérieur en Alsace. »
Êtes-vous Alsacien(ne) d'origine ou de cœur ?
« Alsacien de cœur depuis 2014, mais également un peu d’origine au travers de mes arrières grands-parents. Le destin a d’ailleurs voulu que j’habite aujourd’hui à quelques minutes seulement de l’endroit où ma famille résidait il y a près de 100 ans. »
Qu'est-ce qui vous plaît le plus en Alsace ?
« L’Alsace propose au quotidien un mélange unique entre histoire et modernité, entre traditions et innovations. C’est un territoire à la fois attaché à sa culture et ses valeurs, mais en même temps très impliqué dans son avenir et sa place dans un monde en perpétuelle évolution. »
S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter un de vos contacts à venir en Alsace ?
« Je lui dirais simplement que je ne connaissais presque pas l’Alsace il y a encore quelques années… et que je ne me vois pas la quitter aujourd’hui. »
Quels sont vos « outils » pour vendre l'Alsace ?
« Venant moi-même d’une autre région, un des meilleurs outils reste pour moi le simple fait d’accueillir les gens pour les inviter à venir découvrir l’Alsace. Qu’il s’agisse de la famille, des amis ou encore de l’organisation de conférences scientifiques, je me transforme alors en guide d’un territoire que je prends moi-même plaisir à découvrir un peu plus à chacune de ces occasions. »
Si l'Alsace était...
- Un moment ? « Partager une tarte flambée entre amis… Symbole pour moi de la convivialité alsacienne. »
- Une histoire ? « « Les trois brigands » de Tomi Ungerer… dont je ne compte plus le nombre de lectures. »
- Un cadeau ? « Le petit quelque chose offert presque systématiquement aux enfants par le boulanger, le boucher ou autre… Une tradition propre à l’Alsace que mes enfants aimeraient beaucoup voir se diffuser partout en France. »
- Un sens ? « L’odeur de la cannelle en période de Noël. »
- Une personne ? « Mes arrières grands-parents, qui ont toujours représenté l’Alsace dans mon imaginaire d’enfant. »
Crédit photo : DR / Nicolas Arbor