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Portrait du jour : Jean-Philippe Balmer, Munich
11 juillet 2012
Jean-Philippe Balmer, Président d'Amitié Alsace-Bavière à Munich, répond à 10 questions à l'occasion de nos 4 ans !
1) Jean-Philippe, vous êtes Membre de l'Union Internationale des Alsaciens. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?
Mon engagement est simplement lié à mon attachement à cette région si riche culturellement, historiquement et qui essaie de maintenir ou plutôt perpétuer une identité culturelle et un art de vivre qui m'est proche. L'Union Internationale des Alsaciens est composée de ces gens et amis qui « y croient », comme moi, à cet art de vivre, et qui aimerait le faire connaître en dehors de nos frontières.
2) Quels sont vos « outils » pour vendre l'Alsace ?
Il y a différents moyens pour « vendre » l´Alsace, mais le plus important reste pour nous le travail en réseau et le contact direct.
Les réseaux que nous essayons de faire fructifier nous fournissent les idées et les relations locales dont nous avons besoin pour monter des projets. Le contact direct, c´est le garant de la pérennité. C´est lui qui fourni le plaisir de faire, car on ne travaille bien qu´avec les personnes avec lesquelles on aime collaborer et donc les personnes que l´on connaît personnellement.
Le support de la région et des ses représentants est naturellement primordial et il se fait bien. Je souhaiterais néanmoins pouvoir contacter plus de bonnes volontés locales dans le secteur privé.
Notre recette, c´est la combinaison du culinaire et du culturel avec une bonne dose de convivialité, pour « donner envie » d´en connaître plus sur l´Alsace. Nous n'avons naturellement pas les moyens de faire du show en grand, mais cela n'est pas nécessaire pour assurer une certaine visibilité et réputation à la région.
3) Vous êtes également Président d'Amitié Alsace-Bavière à Munich. Pouvez-vous nous décrire vos actions ?
L´activité de mon association se place sur deux niveaux.
Le premier, c´est de maintenir le "moral des troupes" que sont nos membres, dont 30 % d´amis allemands.
Le second, c´est de promouvoir l´Alsace en dehors de l´association, et ce auprès de la population locale bavaroise, mais aussi auprès des nos compatriotes établis hors de France, car eux aussi contribuent à faire connaître notre belle région. Qui plus est, en ces temps difficiles, nous essayons autant que faire se peut de collaborer avec les associations de français en Bavière... C´est un de nos réseaux.
Concrètement cela se traduit par organiser le bal du 14 juillet pour nous les français mais aussi pour les bavarois, en collaboration avec d´autres associations. A cette occasion nous faisons venir un fabricant de tartes flambées avec son propre four... Une autre manifestation a été de faire venir Hubert Maetz pour nous faire un diner gala dans un restaurant classé. A cette occasion nous avons fait découvrir l´amer Sommer aux bavarois buveurs de bière. Une de nos plus belles réussites fût de faire venir une troupe de théâtre alsacien qui a ravi le public bavarois, le tout combiné avec une tombola et un service de produits régionaux et infos sur l´Alsace durant l´entracte.
4) Quel a été votre parcours ?
Né à Strasbourg, j'ai vécu "heureux" à Illkirch-Graffenstaden jusqu'à mes études. Par après j'ai quitté le pays pour l'Allemagne, le Nord (mon fils est chti) et les USA.
Marié à une allemande, père d´un garçon, nous "vivons" l´Europe ici à Munich en harmonie avec la culture locale qui est très forte. Je suis chimiste-polymériste, de formation ingénieur et docteur, et j´ai eu la chance de faire mes études dans différents pays.
Depuis maintenant presque treize ans, je travaille à l´Office Européen des Brevets où, d'ailleurs, les Alsaciens sont bien représentés... Grâce à nos connaissances bi-linguistiques.
5) Pour vous, quel serait le symbole de l'Alsace à Munich ?
Mon rêve est d´ouvrir une maison de l´Alsace à Munich, sur un modèle similaire à la maison du Limousin à Furth dans le Nord de la Bavière ; c´est un lieu de rencontre privé et/ou professionnel très convivial et bien intégré.
Durant les dernières années nous avions successivement deux conseillers à la coopération universitaire qui étaient des Alsaciens et nous avons organisé quelques projets en commun. Ces conseillers sont très importants et avoir un tel « conseiller permanent de l´Alsace » en Bavière serait un symbole fort, car les domaines dans lesquels nous pourrions coopérer sont assez vastes.
Plus encore que les liens entre nations, je crois que les liens régionaux en Europe feront notre avenir et l'Alsace est déjà un bon exemple. Et si l'on veut parler de symbole, alors rien de plus facile que de mettre en parallèle l'emblème de la marque Alsace avec l'un des symboles culinaires bavarois qu'est la bretzel...
6) Qu’est-ce qui vous plait le plus en Alsace ?
Ce qui me plait le plus en Alsace c´est son identité bien typée et typique, qui a été façonnée par son histoire. Il y a "une" Alsace, mais "des" Alsaciens... Et l'Alsace est une région qui bouge tout le temps sans pour autant oublier ses traditions. Je ne me lasse jamais de retourner au pays car j'y découvre, chaque fois, quelque chose de nouveau dont je n'avais pas connaissance.
7) Qu'est-ce qui vous manque le plus à chaque fois que vous quittez l'Alsace pour Munich ?
Deux choses me manquent le plus, s'Minschter un der Rhin.
8) S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter l'un de vos contacts à venir en Alsace (pour visiter, étudier, travailler ou vivre) ?
"Si vous avez un ou du cœur, vous allez aimer l´Alsace"
9) Si l’Alsace était…
- Un moment ? Tôt le matin, dans la plaine, le long des Vosges, quand la brume se lève sous le soleil d'automne
- Une histoire ? La vie de mes grands-parents et de mes parents
- Un cadeau ? Une bouteille de vin... D´Alsace
- Un sens ? L'ouïe pour écouter le son des cloches de chez nous
- Une personne ? Albert Schweitzer
10) Un mot pour la fin ?
L´Alsace se définit aussi par sa langue (où ses langues), donc je prendrai une phrase de Georges Holderith à mon compte "Le dialecte, c´est le sang d´une région qui n´est pas normalisée par Paris" ; de même que "mer sin d´Beschte, mer sin d´Letschte" de Germain Muller.
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Merci, Jean-Philippe, d'avoir accepté de répondre à nos questions !
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