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Portrait du jour : Philippe Edel, Alsace-Lituanie

4 juillet 2012

Philippe Edel, Président de l'Association Alsace-Lituanie, répond à 10 questions à l'occasion de nos 4 ans !

philippe edel

1) Philippe, vous êtes Secrétaire de l'Union Internationale des Alsaciens. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?

Mon engagement pour l'Alsace à l'étranger date de 1979. A l'époque, j'avais été détaché par la CCI de Strasbourg auprès du Bureau de Bruxelles des CCI françaises. Avec François Brunagel et plusieurs autres compatriotes, nous avons créé dans la capitale belge l'Association pour la Promotion de l'Alsace - l'APA. Dans un cadre amical et sans vouloir nous substituer aux instances officielles, nous nous étions fixés pour objectif de mettre bénévolement et collectivement nos compétences et nos réseaux au service de la promotion de notre région. Cette éthique a aussi présidé à la fondation, en 1981, de l'Union internationale des Alsaciens, qui vise à fédérer toutes les associations et amicales d'expatriés alsaciens à travers le monde partageant cet engagement. De retour au « pays », j'ai été coopté au bureau de l'UIA, dont le siège est hébergé par la CCI de Colmar.

 

2) Quels sont vos « outils » pour vendre l'Alsace ?

Le premier « outil », ce sont les hommes.

D'une part, ces Alsaciens implantés à l'étranger, tant ceux travaillant dans le secteur concurrentiel que ceux des institutions européennes ou internationales (UE à Bruxelles, OEB à Munich, CPI à La Haye, ONU à New York, etc.) ; ils vivent souvent depuis de longues années dans leur pays d'adoption et le connaissent comme leur poche.

D'autre part, les experts d'organismes spécialisés (CCI, agences de développement, CRT, etc.) dont c'est le métier et qui disposent de moyens. Ce sont aussi des « outils » fédérateurs quoiqu'immatériels, telle la nouvelle marque partagée « Alsace ».

 

3) Vous êtes également Président de l'Association Alsace-Lituanie à Strasbourg. Pouvez-vous nous décrire vos actions ?

Alsace-Lituanie a été créée au moment où la Lituanie retrouvait sa liberté et son indépendance en 1991.

C'est une association d'échanges et d'amitié avec un pays européen largement méconnu en France et où les Français sont encore aujourd'hui très peu nombreux. Nous avons modestement contribué à créer des passerelles, dans le domaine culturel, éducatif, médical et économique.

Alsace-Lituanie est ainsi à l'origine de l'accord de coopération signé entre les CCI de Strasbourg et de Vilnius. Aujourd'hui, nous publions les « Cahiers Lituaniens » qui est la seule revue française consacrée aux relations historiques et culturelles entre les deux pays.

 

4) Quel a été votre parcours ?

Après Sciences po, l'IAE et histoire, je me suis occupé des questions européennes, puis de l'information économique, d'abord à la CCI de Strasbourg, depuis 2011 à la CCI Alsace. A titre personnel, je me suis par ailleurs toujours intéressé au parcours des émigrés, exilés et expatriés alsaciens, notamment en Europe orientale et en Amérique du nord.

 

5) Pour vous, quel serait le symbole de l'Alsace en Lituanie ?

L'Alsace partage avec la Lituanie un symbole commun : la cigogne, qui est l'oiseau emblématique de ce pays balte aux nombreux lacs et rivières.

Mais l'Alsace est aussi connue en Lituanie par ses hommes remarquables, ceux qui s'y sont installés et ont contribué au développement du pays. Ces hommes restent cependant souvent inconnus en Alsace même.

Ainsi, le professeur strasbourgeois Nicolas Regnier, qui fonde la Faculté de médecine de Vilnius en 1781. Le naturaliste originaire de Bouxwiller Louis Henri Bojanus, qui crée l'Académie vétérinaire de Lituanie au XIXe siècle. Le peintre et paysagiste mulhousien Jean-Henri Müntz, qui - le premier - dessine les espèces de la faune lituanienne, notamment le bison d'Europe. Raymond Schmittlein, qui implante en 1923 le premier Centre culturel français en Lituanie. Aujourd'hui Thomas Teiten, qui fait découvrir aux Lituaniens le foie gras et le gewürztraminer de Mittelbergheim dans son excellent restaurant français à Vilnius.

 

6) Qu’est-ce qui vous plait le plus en Alsace ?

L'Alsace est la seule région française - et biculturelle - au cœur de la vallée du Rhin ; elle est aussi une des rares régions en Europe, à la fois industrielle et touristique. Cela lui confère une place unique, tant sur le plan culturel que dans le domaine économique.

 

7) Qu'est-ce qui vous manque le plus quand vous quittez l'Alsace pour la Lituanie ?

La flèche de la cathédrale de Strasbourg.

8) S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter l'un de vos contacts à venir en Alsace (pour visiter, étudier, travailler ou vivre) ?

Le sérieux germanique mâtiné d'indulgence latine.

9) Si l’Alsace était…

  • Un moment ? La période des marchés de Noël
  • Une histoire ? « Hans im Schnokeloch »
  • Un cadeau ? Une bouteille de vendanges tardives.
  • Un sens ? La vue, pour la beauté et la variété des paysages et des localités, entre Vosges, vignoble, plaine, ried et Rhin
  • Une personne ? Sébastien Brant, pour « La Nef des fous »


10) Un mot pour la fin ?

Le fort sentiment d'identité des Alsaciens - de naissance ou d'adoption - est un des atouts majeurs de notre région. Il est important de le préserver, de le cultiver et de le transmettre.

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Merci, Philippe, d'avoir accepté de répondre à nos questions !

Accédez au site de l'Union Internationale des Alsaciens.

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